samedi 31 décembre 2016

Retour sur le défi 3 Fois Forgé – Première partie

Les résultats ont été annoncés le dimanche de Noël  : c'est le jeu Aèdes qui remporte l'adhésion du jury et de manière indiscutable  ! En second vient «  Rêves d'Intelligence  » que j'avais personnellement préféré au grand vainqueur. Quant au jeu sur lequel j'ai participé, «  Demandez le Journal  !  », il finit 3ème ex-æquo avec «  Mémoire blanche  ».

Les critiques reçues sur «  Demandez le Journal  !  », qu'elles proviennent du jury final ou des autres participants sont pour la plupart entendues d'avance. Malgré le potentiel du jeu, j'ai rendu une copie pleine de défauts, sans exemples, sans background, avec des mécaniques intéressantes mais un peu trop instables en un sens. Quand je le compare aux autres jeux du concours, je m'estime déjà bien chanceux d'avoir été en finale, surtout que cela s'est joué à un fil. La prochaine fois je m'attacherais en troisième étape à rendre un jeu vraiment complet. Bref, j'étais bien au courant de ces problèmes et je sais qu'il aurait fallu les corriger.

Une partie des critiques apporte aussi des points de vue auxquels je n'aurais pas pensé. Je ne sais pas encore si je vais poursuivre le développement du jeu après le concours mais, si je le fais, il faudra clairement que je m'attarde sur ces remarques.

Et puis il y a les autres critiques, celles qui ne servent pas à grand chose, qui dépendent surtout du goût de son auteur. Par exemple, il a été reproché au jeu d'utiliser des cartes au lieu d'utiliser des dés sans autre forme de critère que le fait de ne pas aimer les jeux de cartes en JdR. A force de faire des concours, on zappe ce genre de remarques, qu'elles soient émises par les autres concurrents ou par les membres du jury.

Enfin bref, les jeux sont faits, félicitations aux vainqueurs, à savoir Buxus, Anaïs Gnante et Cathelineau, félicitations aux participants pour être allés jusqu'au bout du truc, et bravo et merci aux orgas et au jury.



Maintenant, pour clore cette année, je vous propose un petit retour sur ce défi 3 Fois Forgé du site PTGPTB.fr. Vous saurez tout sur ma participation, et je dois avouer que je balance un peu, mais ça fait du bien ! C'est parti !


Tout d'abord la découverte du dit concours. Je ne sais plus sur quel réseau social je l'ai vu popper mais étant très intéressé par les concours autour du JdR, je décide d'y jeter un œil. Je lis les règles, et j'avoue qu'au départ je me suis tâté un peu à y participer. Principalement pour une raison : certaines affinités avec le concours des Demiurges en Herbe du site Forgesonge. En effet, on y retrouvait notamment le même type de notation, et une personnalité bien connue et je dois l'avouer, dont le souvenir m'est plutôt désagréable qui va conseiller de zapper l'anonymat du concours original. Dommage, je trouvais cela plutôt intéressant.
Bref, le fantôme des DeH ne m'inspire pas vraiment confiance  : dans ma mémoire il résonne encore de ces incompréhensions entre auteurs, de débats stériles, et de batailles d'ego dans lesquelles j'ai donné et que je ne souhaite pas revivre. Mais le fait de créer un jeu à plusieurs auteurs devrait nous tenir éloignés de ce genre de mauvaise blague, me dis-je. Allez, tentons l'aventure, on verra bien !


Il me fallait donc rendre une première ébauche, d'à peine moins de 2 pages. Après quelques questions posées sous le règlement du concours, je me lançais ! Je ne sais plus exactement comment m'est venue l'idée de «  On ira tous au purgatoire  ». J'avais en tête le style de jeu qui faisait fureur à l'époque des DeH. Les JdR traditionnels n'ont pas franchement la côte dans ce genre de concours et il vaut mieux aller chercher du côté du storygame, du jeu narrativiste, et des autres expériences hybrides. De mon histoire personnelle j'en ai déduit que ce style de concours s'attache à vouloir faire dans l'original, et je dirais même dans l'exercice de style. C'était donc dans cette optique que je m'engageais dans la voie du concours. Exit les dés, exit les compétences, exit le MJ ! O-ri-gi-nal ! Après, d'où m'est venue l'idée du procès et du purgatoire ? Je dirais de diverses influences, et étrangement même de «  In Veneno Veritas  » de Khelren que j'avais eu l'audace, lors de l'édition des DeH qui l'a vu naître, de qualifier de bon jeu mais pas de jeu de rôle. Je pense que je cherchais ma revanche sur les critiques que j'avais reçues à l'époque (oui mes jeux étaient mauvais, mais certaines remarques reçues par les uns et les autres avaient un arrière-goût de mépris que, de toute évidence, j'ai toujours du mal à digérer). De ma frustration est donc né «  On ira tous au purgatoire  »  ! Je savais qu'il ne fallait pas rendre un jeu complet à cette étape mais je m'étais fixé l'objectif de le rendre le plus complet possible. Cela m'a valu le «  coup de projecteur  » du premier tour  ! C'était déjà suffisant pour flatter mon ego, et je considère ça comme une petite victoire.


Arrive la seconde étape  : je devais avoir un jeu inspiré de Naruto à condition que personne ne se porte volontaire pour le reprendre. Même si cela m'a plutôt arrangé, n'y connaissant rien à ce manga, ça m'a quand même donné l'impression de bénéficier d'un régime d'exception, et j'imagine que les autres participants du concours ont peut-être eux aussi eu cette impression, même si personne ne s'est exprimé à ce sujet.
J'avais quand même commencé à réfléchir à modifier le jeu que j'avais reçu. J'y avais identifié des éléments qui, pour moi, étaient l'essence même du jeu et je comptais annihiler les références aux mangas, mais les orgas m'ont signalé que «  Naruto  » était le cœur même du jeu et que c'était donc vraiment souhaitable que quelqu'un connaissant mieux l'univers reprenne l'affaire. Soit... Quelqu'un a finit par se porter volontaire, tant mieux pour moi ! On me donne un nouveau jeu dont le nom de code est «  Gangsta  ». Un jeu où on incarne des criminels dans un road trip vers la rédemption. J'ai eu du mal au départ à rentrer dedans. Ce n'était pas franchement mon délire. Avant de le travailler j'ai du me l'approprier. Hop, on change le titre à l'intérieur du document qui était «  tumbleweed  » pour le remplacer par... «  Ixnay On The Hombre  » ! Il s'agit du titre d'un album de The Offspring sorti en 1997. Pourquoi ce choix ? Les images qui m'étaient venus en lisant le premier jet de Gangsta m'ont évoqué la musique, l'ambiance et le graphisme de cet album. La réappropriation était faite. Je ne pensais pas que ça resterait jusqu'au bout, et je remercie le troisième auteur pour avoir gardé le délire même si ce choix a été plus que critiqué dans les notations. A partir de là, j'identifiais ce qui semblait manquer au jeu selon moi et rajoutais et modifiais quelques mécanismes avant de renvoyer le résultat. Je me suis amusé à faire cela même si ce «  Gangsta  » ne restera pas dans ma mémoire, c'était fun et intéressant à tenter  !


Enfin vient la dernière étape  : et voilà que j'hérite de «  Exceptio Veritatis  ». Un gros morceau, pas facile à appréhender  ! Pour mieux saisir ce qui composait le cœur du jeu, je décide de lire la première version en plus de celle que j'ai reçu. Premier constat  : la seconde version n'a guère altéré la première et ne fait que rajouter des profils de journalistes et une liste copiée/collée de Wikipedia sur les journaux de l'époque. Pourquoi pas, l'idée des profils peut peut-être donner quelque chose d'intéressant. Je décide de garder le travail du second auteur et je commence par faire une liste des idées et de l'ambiance recherchée, j’essaie d'identifier le cœur du jeu. Pour moi, l'exception de vérité semblait centrale au thème, mais rien dans les mécanismes ne gère cet aspect. De même l'utilisation du jeu de Tarot n'est pas une idée anodine du premier auteur, aussi j'ai essayé de lui donner une autre dimension. De ces réflexions naîtront le «  Code  » qui génère des intrigues en fonction des cartes, et le «  Procès  » qui tente d'intégrer toute la problématique de l'exception de vérité. Problème  : je tente de tout expliquer le plus clairement possible, mais je dois faire l'impasse sur certains détails. C'est selon ma propre sensibilité que je passe plus de temps à décortiquer certaines choses dans les règles, et d'autres moins (il en résultera pour les lecteurs un document que certains trouveront clair et d'autres imbitable...). Et malgré ces choix il ne me reste plus de place pour parler du contexte, donner des exemples, faire une feuille de perso, etc. Tant pis, j'en viens à la conclusion que le jeu était trop ambitieux pour un concours avec cette limite de nombre de signes. Je rends le jeu, conscient de son potentiel et de ses défauts.




Le défi ne s'arrête pas là, il me faut encore parler des notations, des résultats, et des jeux que je vous conseillerais et ceux que je ne vous conseillerais pas (malgré les critiques bonnes ou mauvaises qu'ils ont reçues). Mais, il est l'heure que je me prépare pour le réveillon ! Aussi, je vous invite à continuer à me suivre en 2017, pour la suite de ce retour du 3FF et d'autres articles sur le monde du JdR et de l'imaginaire !


En attendant, passez un bon réveillon ! Faites attention à vous et à vos proches, et à l'année prochaine !


Bigyo'

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